Une élégante sittelle torchepot (Sitta europaea) dessinée sur un œuf sous-signé Fragonard ! Il est peu probable que le peintre (1732 - 1806) ait dessiné sur cet œuf en porcelaine de facture contemporaine.
Par contre, c'est grâce à la description du naturaliste Georges-Louis Leclerc conte de Buffon que nous saurons désormais ce que signifie ce qualificatif de torchepot accolé au nom du bel oiseau :
<< Au printemps le mâle et la femelle travaillent à l'arrangement du nid. Ils l'établissent dans un trou d'arbre. S'ils n'en trouvent pas qui leur conviennent, ils en font un à coups de bec, pourvu que le bois soit vermoulu. Si l'ouverture extérieure de ce trou est large, ils la rétrécissent avec de la terre grasse qu'ils gâchent et façonnent, dit-on, comme ferait un potier, fortifiant l'ouvrage avec de petites pierres, d’où leur est venu le nom de torchepot. Ce nom vient du bourguignon torche poteux, qui signifie à la lettre torche-pertuis (maçonne porte), et convient bien à notre oiseau à cause de l'art avec lequel il enduit l'ouverture du trou où il niche. >>
C'est probablement un œuf d'accenteur mouchet (Prunella modularis) qui a été abandonné près de ce nid de bourdon.
Les œufs bleus pâles éclos, le petit " traîne-buisson " s'est débarrassé des encombrantes coquilles. Relégué au second plan sur la vidéo, l'oeuf du prunellidé se fait voler la vedette par le va et vient incessant des hyménoptères. De quoi avoir le bourdon, non ?!...